HONORÉ DE BALZAC ET SON AMANTE ÉPISTOLIÈRE, EVELINE HANSKA





 

 
 
 
 Honoré de Balzac est né à Tours en 1799. Issu d'une famille provinciale de petite bourgeoisie, il étudie au collège de Vendôme . Balzac s'installe à Paris en 1814 et commence des études de droit tout en travaillant chez un avoué parisien. C'est au cours des années 1820 qu'il décide de devenir écrivain.

Les premières années de sa vie ne sont pas celles de l’innocence. Sa mère, une jeune femme de vingt-et-un ans mariée à un homme qui en a cinquante-trois, ne donne guère d’affection à son fils aîné. D’ailleurs, elle préférera Henri-François, de huit ans son cadet et probablement conçu hors des liens du mariage. Heureusement, Honoré est très proche de sa petite sœur Laure, future madame Surville, avec laquelle il instaure une complicité qui ne s’éteindra jamais.

En 1807, Honoré découvre la solitude du pensionnat à Vendôme. Il revient à Tours en 1813 comme externe. Dès l’année suivante, alors que l’heure de la Restauration a sonné en France, la famille Balzac s’installe dans la capitale. En 1816, Honoré entame des études de droits tout en suivant le métier de clerc de notaire. La culture de son employeur, Jean-Baptiste Guillonnet-Merville, inspirera plus tard le personnage de Derville, présent notamment dans le Colonel Chabert. A 20 ans, Honoré de Balzac est bachelier en droit, mais il renonce à la carrière de juriste : il veut être écrivain. 

Travailleur forcené, fragilisant par ses excès une santé précaire, endetté à la suite d'investissements hasardeux et de dépenses somptuaires, fuyant ses créanciers sous de faux noms dans différentes demeures, Balzac a aussi eu de nombreuses liaisons féminines avant d'épouser, en 1850, la comtesse Hańska, qu'il avait courtisée pendant dix-sept ans. 

L’aventure littéraire de Balzac se confond avec la réception d’une lettre d’une inconnue en 1832 : une correspondance amoureuse fiévreuse s’en suivra pendant 18 ans où ils deviendront amants puis mari et femme. Sans cette noble polonaise, la Comtesse Eveline Hanska, Balzac ne serait pas devenu Balzac. Leur correspondance regorge de lettres où le grand écrivain délaisse les descriptions de son époque pour déclarer sa flamme avec fougue. "Tu exhales pour moi, le parfum le plus enivrant qu'une femme puisse avoir."













Lettre d'amour adressée à Eveline Hanska :

"Si tu savais combien de superstitions tu me donnes. Dès que je travaille je mets à mon doigt le talisman, cet anneau sera à mon doigt pendant toutes mes heures de travail, je le mets au 1er doigt de la main gauche, avec lequel je tiens mon papier, en sorte que ta pensée m’étreint, tu es là avec moi, maintenant au lieu de chercher en l’air mes mots, et mes idées je les demande à cette délicieuse bague et j’y ai trouvé tout Séraphîta.

Amour céleste, que de choses j’ai à te dire, et pour lesquelles il faudrait les saintes heures pendant lesquelles le coeur sent le besoin de se mettre à nu. Les adorables plaisirs de l’amour ne sont que les moyens d’arriver à cette union, cette fusion des âmes. Chère, avec quelle joie, je vois mes fortunes de coeur, et le sort de mon âme assurés. Oui, je t’aimerai, seule et unique dans toute ma vie. Tu as tout ce qu’il me plaît. Tu exhales pour moi, le parfum le plus enivrant qu’une femme puisse avoir, cela seul est un trésor d’amour. Je t’aime avec un fanatisme qui n’exclut pas cette ravissante quiétude d’un amour sans orages possibles. Oui, dis-toi bien que je respire par l’air que tu aspires, que je ne suis jamais avoir d’autre pensée que toi. Tu es la fin de tout pour moi. Tu seras La Dilecta jeune, et déjà je te donne La Prédilecta, ne murmure pas de cette alliance de 2 sentiments, je voudrais croire que je t’aimais en elle, et que les nobles qualités qui m’ont attendri, qui m’ont fait le meilleur que n’étais, sont toutes en toi.

Je t’aime, mon ange de la terre, comme on aimait au Moyen Âge, avec la plus entière des fidélités, et mon amour sera toujours plus grand, sans tache, je suis fier de cet amour. C’est le principe d’une nouvelle vie. De là, le nouveau courage que je me sens contre mes dernières adversités. Je voudrais être plus grand, être quelque chose de glorieux pour que la couronne à poser sur ta tête fût la plus feuillue, la plus fleurie, de toutes celles qu’ont noblement gagnées les grands hommes. N’aie donc jamais ni défiance, ni crainte ; il n’y a pas d’abîmes dans les cieux. Mille baisers pleins de caresses, mille caresses pleines de baisers. Mon Dieu, ne pourrais-je donc jamais te faire bien voir combien je t’aime, toi, mon Eve."

Honoré de Balzac.

Dès 1820, Balzac rédige ses premières œuvres. Il se concentre sur le théâtre et traite la révolution anglaise. Mais son Cromwell reçoit un accueil unanimement défavorable. Tout comme la plupart de ses futures pièces, il ne sera jamais joué. 

La Physiologie du mariage, parue en décembre 1829, séduisit les femmes qui reconnaissaient leur personne dans ce livre contenant de nombreuses informations. Il connaît ainsi ses premiers succès. Il enchaîne ensuite avec de nombreuses nouvelles appelées également Scènes de la vie privée et également La Peau de chagrin. Ces succès lui valent de nombreuses lettres de ses admiratrices. Il continue ainsi sur sa lancée, à la conquête de la gloire.

Les Scènes de la vie privée, qui inaugurent la catégorie des « études de mœurs », commencent avec Gobseck (1830) et La Femme de trente ans (1831). La construction de « l'édifice », dont il expose le plan dès 1832 à sa famille avec un enthousiasme fébrile, se poursuit avec les Scènes de la vie parisienne dont fait partie Le Colonel Chabert (1832-1835). Il aborde en même temps les Scènes de la vie de province avec Le Curé de Tours (1832) et Eugénie Grandet (1833), ainsi que les Scènes de la vie de campagne avec Le Médecin de campagne (1833), dans lequel il expose un système économique et social de type saint-simonien.

Lu et admiré dans toute l'Europe, Balzac a fortement influencé les écrivains de son temps et du siècle suivant. Le roman L'Éducation sentimentale de Gustave Flaubert est directement inspiré du Lys dans la vallée, et Madame Bovary, de La Femme de trente ans. Le principe du retour de personnages évoluant et se transformant au sein d'un vaste cycle romanesque a notamment inspiré Émile Zola et Marcel Proust. 

En 1840, Balzac trouve le nom de son œuvre : La Comédie humaine, certainement en référence à la Divine comédie de Dante Alighieri. L’année suivante, il signe un contrat avec les éditeurs Furne pour la publication de cette œuvre encore inachevée. Toujours endetté, Balzac parvient à négocier une importante commission par exemplaire vendu. L’édition est précédée par un célèbre avant-propos qui expose les théories littéraires et philosophiques de l’auteur. 

Durant cette décennie, hormis une nouvelle tentative malheureuse dans la presse avec la création de la Revue parisienne, Balzac ne se hasarde plus dans des projets aventureux. Il se contente d’être le cauchemar des éditeurs, en corrigeant sans relâche les manuscrits. Il va jusqu’à provoquer dix-sept allers-retours avec l’imprimeur avant d’accepter une version définitive. Mais surtout, il poursuit la rédaction de son œuvre avec Splendeurs et misères des courtisanes ou encore Cousine Bette. 

A partir de 1843, les deux amants se décident à suivre une vraie relation, faites de voyages en Europe. Balzac dépense des fortunes, espère un enfant qui sera mort-né, avant que le mariage puisse aboutir le 14 mars 1850. Leur amour d'abord épistolaire est résumé ainsi par Gonzague Saint Bris : "Dix-huit ans d'amour, seize ans d'attente, deux ans de bonheur et six mois de mariage". Mais l’écrivain est épuisé par son travail et ses excès, il s’éteint quelques mois plus tard et c'est dans un palais situé rue Fortunée qu'il meurt profondément endetté au milieu d'un luxe inouï. 




















Lettre d’Honoré de Balzac à Madame Hanska
1 et 2 janvier 1847



"En amour comme à la chasse, le vrai plaisir est de braconner".  

Honoré de Balzac

 "Ce n'est pas aimer que d'aimer pour quelques jours: l'amour qui ne s'accroît pas de jour en jour est une passion misérable."

Honoré de Balzac Béatrix 1839

"L'amour est la fusion de deux âmes en une seule : c'est une sympathie qui réunit tellement deux cœurs que l'un n'a pas un sentiment qui ne soit partagé par l'autre. Une fois que l'on aime, l'amour s'empare si bien de tout notre être, qu'il n'y a plus que lui en nous, comme lorsqu'on est sur l'Océan dans une barque, et qu'on n'aperçoit plus que le ciel et l'eau qui se confondent."
 
Citation de Honoré de Balzac ; La dernière fée (1823) 


Croyez-le, le véritable amour est éternel, infini, toujours semblable à lui-même ; il est égal et pur, sans démonstrations violentes ; il se voit en cheveux blancs, toujours jeune de cœur.

Honoré de Balzac - Le Lys dans la vallée









La femme est l'être le plus parfait entre les créatures ; elle est une créature transitoire entre l'homme et l'ange.,



Honoré de Balzac dans Eugénie Grandet

"J'ai assez d'amour pour préférer ton bonheur au mien, ta vie à la mienne."

Honoré de Balzac - La femme abandonnée (1833)

« Le bonheur est une bulle de savon qui change de couleur comme l'iris et qui éclate quand on la touche. » Honoré de Balzac















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