PAUL ET NUSCH ELUARD, UN AMOUR TRES LIBRE


Paul Éluard, de son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel, (il choisit à l’âge de vingt et un ans, le nom de Paul Éluard, hérité de sa grand-mère, Félicie), est un poète français.

Obligé d'interrompre ses études pour rétablir sa santé gravement menacée (1912), il séjourne en sanatorium. C'est là qu'il rencontre une jeune russe qu'il prénomme Gala. Impressionné par sa forte personnalité, c'est d'elle qu'il tient son premier élan de poésie amoureuse. Il l'épouse début 1917.



Malgré sa santé défaillante, il est mobilisé en 1914, puis publie ses premiers poèmes, marqués par son adhésion aux idées pacifistes ("Le Devoir et l'Inquiétude", 1917 ; "Poèmes pour la paix", 1918).

Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s’engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.

Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s’évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire

                                                Paul Eluard L'Amoureuse 1923 





Gala et Paul Eluard 


En 1928, il repart en sanatorium accompagné de Gala. Et c'est là qu'elle le quitte pour Salvador Dali.  

Paul Éluard dit à Gala : « Ta chevelure glisse dans l'abîme qui justifie notre éloignement. »


La courbe de tes yeux de Paul Eluard

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926


C'est le 21 Mai 1930 que, Nusch, enfant de la balle, alors figurante dans un spectacle du Grand Guignol déambule à hauteur des Galeries Lafayette quand elle est abordée par René Char et Paul Eluard, qui, sous prétexte de découvrir une nouvelle Nadja, ont l'habitude d' « aller aux putes » ensemble et de flirter avec leur homosexualité en partageant les femmes. Ils la rattrapent quand elle cherche refuge dans le métro. C'est jour de relâche pour elle, non payé et donc sans repas. Elle dévore les croissants que les deux jeunes hommes lui offrent dans le café situé à l'angle de la chaussée d'Antin et du boulevard Haussmann. Au moment de monter dans le taxi, René Char se défausse galamment. 

Mon amour pour avoir figuré mes désirs
Mis tes lèvres au ciel de tes mots comme un astre
Tes baisers dans la nuit vivante
Et le sillage des tes bras autour de moi
Comme une flamme en signe de conquête
Mes rêves sont au monde
Clairs et perpétuels.

Et quand tu n’es pas là
Je rêve que je dors je rêve que je rêve.
Paul Eluard L'Amour, la Poésie 1929



C'est par pitié que dans les jours suivants Paul Éluard laisse la « poupée pathétique » aux yeux gris bleu et au teint frais s'installer dans le petit appartement de Montmartre abandonné par son épouse Gala, au premier étage du 7, rue Becquerel. L' « actrice » a vingt-quatre ans, l'auteur de L'Art d'être malheureux, fils d'un petit promoteur immobilier bientôt ruiné par la Grande Dépression, dix de plus. 

À la mi-août, à l'invitation de Gala Dali, il l'emmène avec René Char la rejoindre auprès de Salvador Dali à Cadaqués.. C'est à la fin de cette quinzaine de vacances que Gala demande le divorce. Paul Éluard déménage avant de partir aussitôt à Avignon retrouver le soleil et René Char pendant que Nusch retourne dans sa famille à Mulhouse. Ce n'est qu'après plusieurs semaines de séparation consentie qu' Éluard, ne se voyant pas supporter seul sa fatigue et les difficultés financières, se décide à aller chercher la remplaçante à Mulhouse. 

Nush, sourire parmi les intellectuels, est aussitôt présentée aux camarades de sa cellule locale,Louis Aragon, Elsa Triolet, André Breton, et la vie commune avec Paul Éluard commence dans le studio du 42 rue Fontaine. 

Au-delà de ces motifs matériels avoués, c'est moins avec un coup de foudre qu'avec une créature que le créateur emménage. Pour un surréaliste l'amour surgit moins d'un sentiment aliénant que d'une rencontre par laquelle le hasard prend le temps de sublimer une pulsion, la fascination pour une apparition. C'est pour en faire le théâtre d'expérimentation de ce processus de l'inconscient énamouré décrit en 1928 par André Breton dans Nadja qu'Éluard, toujours amoureux de Gala Dalí, adopte une Nusch complaisante, voire soumise, quoique librement. Elle souffre sans un reproche les infidélités de son amant auprès d'une Gala pourtant décidée à épouser Salvador Dalí puis l'impuissance sexuelle d'un parkinsonien diminué par la tuberculose qui, tout en se le reprochant, lui préfèrera toujours les prostituées. Elle devient vite une égérie du groupe, notamment de Man Ray, pour lequel elle sera le célèbre sujet d'une série de photos de nus. 

Tu te lèves l'eau se déplie
Tu te couches l'eau s'épanouit

Tu es l'eau détournée de ses abîmes
Tu es la terre qui prend racine
Et sur laquelle tout s'établit

Tu fais des bulles de silence dans le désert des bruits
Tu chantes des hymnes nocturnes sur les cordes de l'arc-en-ciel
Tu es partout tu abolis toutes les routes

Tu sacrifies le temps
A l'éternelle jeunesse de la flamme exacte
Qui voile la nature en la reproduisant

Femme tu mets au monde un corps toujours pareil
Le tien

Tu es la ressemblance.

Il n'en reste pas moins que dès leur rencontre en 1930, Paul Eluard est inspiré par la belle Nusch qui s'occupe de son corps et de son apparence comme s'il s'agissait d'une œuvre d'art. Ce qui n'empêche pas le poète à la sexualité très libre, comme nombre de surréalistes de la "prêter" à ses amis. 

Femme sans tabou et égérie du surréalisme célébrée par les œuvres de Man Ray, Picasso, Miro, Valentine Hugo, Dora Maar, elle participe après la rupture du pacte germano-soviétique en 1941 à la Résistance communiste  malgré une santé très altérée et deviendra, selon une légende soutenue par les proches témoins, le personnage nommé Liberté dans le poème du même nom.  

Moins d'un an après sa rencontre avec Nusch, Paul Éluard rompt avec la ligne communiste défendue par Louis Aragon. Il est exclu du Parti communiste français en même temps qu' André Breton qui a dénoncé « le vent de crétinisation » qui souffle dans l'art officiel soviétique.

Le 21 Août 1934, après presque quatre années de vie commune, Maria Benz épouse Eugène Grindel, alias Éluard, lequel envisage toujours de finir ses jours auprès de Gala Dall et préfère l'union libre mais veut mettre à l'abri, en cas de décès, celle dont il se sent responsable. Dans la même mairie du 17°arrondissement de Paris avait eu lieu une semaine plus tôt le mariage de Jacqueline Lamba et d'André Breton, qui au contraire d'Éluard exige de lui et de ses disciples un engagement total envers l'aimée. Nusch Éluard sera dès lors une figure permanente de l'œuvre de son mari. 

Dès l'année suivante, Éluard, après un voyage effectué sans elle àP rague, livre à un public restreint le corps nu de sa femme solarisé par Man Ray et agrémenté de ses poèmes en un ouvrage au titre évocateur et ambigu, Facile.
 .
Après avoir rencontré Paul Éluard en 1933, Pablo Picasso devient un intime du couple Éluard et de leurs amis. Il les reçoit fréquemment et passe avec eux des vacances très libres àMougins en compagnie des couplesLee Miller Man Ray et Adrienne Fidelain Roland Penrose. Picasso peint alors de très nombreux portraits de Nusch, en 1936, 1937 et 1938. Picasso et Nusch auraient entretenu une liaison à cette époque avec l'assentiment de Paul Éluard.

Mobilisé dès septembre 1939 dans l'intendance, Eluard s'installe avec Nusch à Paris après l'armistice  (22 juin 1940). Ses premiers poèmes de résistance paraissent dans la clandestinité, dès 1941. Il y fustige la collaboration, y exalte ceux qui disent non, sauve les martyrs et les fusillés de l’oubli : « Péri est mort pour ce qui nous fait vivre »

En janvier 1942, il s'installe chez des amis,Christian et Yvonne Zervos, près deVézelay à proximité des maquis. Éluard demande sa réinscription, clandestine, au Parti communiste. Les vingt et une strophes de Liberté,  publiées dans le premier numéro de la revue Choix, sont parachutées par les avions anglais à des milliers d'exemplaires au-dessus de la France (ce poème est mis en musique par Francis Poulenc dès 1944).

À la Libération, il est fêté avec Louis Aragon comme le grand poète de la Résistance.
Avec Nusch, il multiplie tournées et conférences.

Mais le 28 novembre 1946, pendant un séjour en Suisse, il reçoit un appel téléphonique lui apprenant la mort subite de Nusch, d'une hémorragie cérébrale. Terrassé, il écrit :


Vingt huit novembre mil neuf cent quarante-six
Nous ne vieillirons pas ensemble.
Voici le jour
En trop : le temps déborde.
Mon amour si léger prend le poids d'un supplice. 





Paul Eluard et Nusch


Un couple d'amis intimes, Jacqueline et Alain Trutat (pour qui il écrit Corps Mémorable), lui redonnent peu à peu le « dur désir de durer ». Son recueil De l'horizon d'un homme à l'horizon de tous retrace ce cheminement qui mène Éluard de la souffrance à l'espoir retrouvé.La bataille de Grèce n'est pas terminée, et son amour et sa lutte avec Nusch se poursuit au-delà de la mort : 

Il y a les maquis couleur de sang d'Espagne
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l'espoir
Toi que j'aime à jamais toi qui m'as inventé
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
Tu rêvais d'être libre et je te continue.

Le décès de Nush en 1946 plonge Paul Eluard dans le désespoir mais en 1948, il rencontre Dominique qui devient sa dernière compagne et pour laquelle il écrit le recueil "le Phénix" consacré à la joie retrouvée.

 

  1. Entre tous mes tourments entre la mort et moi
    Entre mon désespoir et la raison de vivre
    Il y a l'injustice et ce malheur des hommes
    Que je ne peux admettre il y a ma colère

    Il y a les maquis couleur de sang d'Espagne
    Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
    Le pain le sang le ciel et le droit à l'espoir
    Pour tous les innocents qui haïssent le mal
  2. La lumière toujours est tout près de s'éteindre
    La vie toujours s'apprête à devenir fumier
    Mais le printemps renaît qui n'en a pas fini
    Un bourgeon sort du noir et la chaleur s'installe
  3. Et la chaleur aura raison des égoïstes
    Leurs sens atrophiés n'y résisteront pas
    J'entends le feu parler en riant de tiédeur
    J'entends un homme dire qu'il n'a pas souffert

    Toi qui fus de ma chair la conscience sensible
    Toi que j'aime à jamais toi qui m'as inventé
    Tu ne supportais pas l'oppression ni l'injure
    Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
    Tu rêvais d'être libre et je te continue.
Paul Eluard



Le temps déborde

Notre vie tu l'as faite elle est ensevelie
Aurore d'une ville un beau matin de mai
Sur laquelle la terre a refermé son poing
Aurore en moi dix-sept années toujours plus claires
Et la mort entre en moi comme dans un moulin

Notre vie disais-tu si contente de vivre
Et de donner la vie à ce que nous aimions
Mais la mort a rompu l'équilibre du temps
La mort qui vient la mort qui va la mort vécue
La mort visible boit et mange à mes dépens

Morte visible Nusch invisible et plus dure
Que la faim et la soif à mon corps épuisé
Masque de neige sur la terre et sous la terre
Source des larmes dans la nuit masque d'aveugle
Mon passé se dissout je fais place au silence.


1947 - Le temps déborde


MA MORTE VIVANTE

Dans mon chagrin rien n'est en mouvement
J'attends personne ne viendra
Ni de jour ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut moi-même

Mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur confiance ils perdent leur lumière
Ma bouche s'est séparée de ta bouche
Ma bouche s'est séparée du plaisir
Et du sens de l'amour et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils n'avanceront plus il n'y a plus de routes
Ils ne connaîtront plus mon poids ni le repos

Il m'est donné de voir ma vie finir
Avec la tienne
Ma vie en ton pouvoir
Que j'ai crue infinie

Et l'avenir mon seul espoir c'est mon tombeau
Pareil en tien cerné d'un monde indifférent


J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres.
  

Paul Eluard (Le temps déborde - 1947.




JE T'AIME

Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie

Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'es que raison

Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.


Paul Eluard Le Phénix 1951 


J’ai regardé devant moi
Dans la foule je t’ai vue
Parmi les blés je t’ai vue
Sous un arbre je t’ai vue
Au bout de tous mes voyages
Au fond de tous mes tourments
Au tournant de tous les rires
Sortant de l’eau et du feu
L’été l’hiver je t’ai vue
Dans ma maison je t’ai vue
Entre mes bras je t’ai vue
Dans mes rêves je t’ai vue
Je ne te quitterai plus.


(Paul Eluard) Le Phénix 






En février 1952, il est à Genève pour une conférence sur le thème La Poésie de circonstance. Le 25 février, il représente « le peuple français » à Moscou pour célébrer le cent cinquantième anniversaire de la naissance de Victor Hugo.

Le 18 novembre 1952 à neuf heures du matin, Paul Éluard succombe à une crise cardiaque à son domicile, 52 avenue de Gravelle à Charente-le-Pont. Les obsèques ont lieu le 22 novembre au cimetière du Père-Lachaise où il est inhumé. Le gouvernement refuse les funérailles nationales.

L'écrivain Robert Sabatier déclare :
« Ce jour-là, le monde entier était en deuil. »



MAN RAY


L’orage d’une robe qui s’abat
Puis un corps simple sans nuages
Ainsi venez me dire tous vos charmes
Vous qui avez eu votre part de bonheur
Et qui pleurez souvent le sort sinistre de celui qui vous a rendue si heureuse
Vous qui n’avez pas eu envie de raisonner
Vous qui n’avez pas su faire un homme
Sans en aimer un autre

Dans les espaces de marées d’un corps qui se dévêt
A la mamelle du crépuscule ressemblant
L’œil fait la chaîne sur les dunes négligées
Où les fontaines tiennent dans leurs griffes des mains nues
Vestiges du front nu joues pâles sous les cils de l’horizon
Une larme fuse fiancée au passé
Savoir que la lumière fut fertile
Des hirondelles enfantines prennent la terre pour le ciel

La chambre noire où tous les cailloux du froid sont à vif
Ne dis pas que tu n’as pas peur
Ton regard est à la hauteur de mon épaule
Tu es trop belle pour prêcher la chasteté

Dans la chambre noire où le blé même
Naît de la gourmandise

Reste immobile
Et tu es seule.


Paul Eluard La rose Publique 1935

Honoré de Balzac est né à Tours en 1799. Issu d’une famille provinciale de petite bourgeoisie, il étudie au collège de Vendôme1. Balzac s’installe à Paris en 1814 et commence des études de droit tout en travaillant chez un avoué parisien. C’est au cours des années 1820 qu’il décide de devenir écriva
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On ne peut me connaître
Mieux que tu me connais

Tes yeux dans lesquels nous dormons
Tous les deux
Ont fait place à mes lumières d'hommes
Un sort meilleur qu'aux nuits du monde

Tes yeux dans lesquels je voyage
Ont donné aux gestes des routes
Un sens détaché de la terre

Dans tes yeux ceux qui nous révèlent
Notre solitude infinie
Ne sont plus ce qu'ils croyaient être

On ne peut me connaître
Mieux que je te connais.


Paul Eluard Les yeux fertiles 1936



Comprenne qui voudra


En ce temps là, pour ne pas châtier
les coupables, on maltraitait des filles.
On allait même jusqu’à les tondre.

Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
À la robe déchirée
Au regard d’enfant perdue
Découronnée défigurée
Celle qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimés

Une fille faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir crachat des ténèbres

Une fille galante
Comme une aurore de premier mai
La plus aimable bête

Souillée et qui n’a pas compris
Qu’elle est souillée
Une bête prise au piège
Des amateurs de beauté

Et ma mère la femme
Voudrait bien dorloter
Cette image idéale
De son malheur sur terre.




Paul Eluard, Au rendez-vous allemand, 1944



Femmes tondues à la Libération


 

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