LE DIVIN ENFER DE DANTE

 

 


 

 

 

Dante Alighieri (Durante degli Alighieri dit « Dante ») est un poète - Poète majeur du Moyen âge, un penseur, un écrivain et un homme politique florentin né entre la mi-mai et la mi-juin 1265 à Florence et mort le 14 Septembre 1321 à Ravenne.

C'est en 1274 que Dante aurait rencontré pour la première fois Béatrice. De son vrai nom Bice di Folco Portinari, elle épouse un certain Simone de Bardi et meurt en 1290.

Il est avec  il est, avec Pétrarque et Boccace, l'une des «trois couronnes » qui imposèrent le toscan  comme langue littéraire.

Dante  et  Béatrice  sont enfants quand ils se rencontrent… La première fois, peut-être, il  la voit marcher tenant la main de sa mère en sortant de la messe ?

Peut-être lui jette t’elle un regard qui ressemble à une promesse ?

Peut-être attend t’il secrètement devant sa porte dans l’espoir de l’effleurer ?

A partir de ce jour, Béatrice sera  l’amour de sa vie, un amour platonique.
Il réservera à Béatrice une place dans tous ses ouvrages.

Dante Alighieri naît à Florence mi-juin 1265, un an avant Béatrice.
Son père Alighiero di Bellincione est un guelfe blanc (favorable au pape), faction opposée aux Gibelins (favorables à l’Empereur). Alighiero  joue un rôle important dans la vie de la cité florentine.
  
Béatrice Portinari  naît à Florence en 1266.
Les Portinari  sont des marchands et banquiers qui pèsent d’un certain poids dans les événements politiques de l’époque. Le père de Béatrice, Folco Portinari est un des plus riches citadins de Florence, célèbre pour ses actions de bienfaisance comme la fondation en 1288 de l’hôpital Santa Maria Nuova, qui est toujours le principal hôpital du centre ville.

La seconde rencontre entre Béatrice et Dante a lieu à l’âge de 18 ans.

A cette époque les mariages négociés à des âges précoces sont alors fréquents. Les jeunes gens ne sont pas maîtres de leur destin : Béatrice épouse Simon de Bardi.
Elle meurt à Florence  le 15 juin 1290, à l’âge de 26 ans.

Quand Dante a 12 ans, en  1277, son mariage, comme celui de Béatrice, est négocié avec Gemma, fille de Messer Manetto Donati, qu’il épouse ensuite dans l’Eglise Santa Margherita dei Cerchi ou repose Béatrice

Lorsque Dante apprend la mort de Béatrice, il rentre dans une profonde tristesse. Il la pleure et jure qu’elle vivra éternellement dans son souvenir.

Le couple  a plusieurs enfants. Cependant, malgré cette union concrète, Dante ne cessera jamais de penser à Béatrice, son amour virtuel. Comme il s’en expliquera à plusieurs reprises, Gemma, son épouse,  représentait l’aspect concret, matériel et physique du Monde et Béatrice, sa muse, son côté transcendant, spirituel voire divin.

Dante commence la rédaction de la Divine Comédie dès 1306 et la poursuivra vraisemblablement jusqu’à sa mort.

L’œuvre raconte le voyage imaginaire du narrateur qui se retrouve brusquement plongé dans une forêt sombre. Là, il rencontre Virgile qui l’invite à pénétrer dans le monde de l’au-delà. Dante le suit et c’est par la visite de l’enfer que commence son périple, suivra le purgatoire et enfin le paradis.

Guidé par Virgile, il descend d’abord à travers les neuf cercles de l’enfer, gravit ensuite les sept gradins de la montagne du purgatoire jusqu’au paradis terrestre et enfin s’élève dans les neuf sphères concentriques du paradis.
Virgile lui servira de guide jusqu’à la porte du paradis, mais il ne peut aller plus loin car étant né avant la venue du Christ, il n’a pas pu bénéficier du sacrifice du Messie.

C’est donc Béatrice Portonari, sa muse, qui prend le relais et qui va guider Dante. Elle lui ouvrira la porte du salut.

Le père de la langue Toscane, avec Pétrarque et Boccage, meurt à Ravenne le 14 septembre 1321 à 56 ans.

La divine comédie est un poème de Dante écrit en tercets enchaînés en langue vulgaire florentine. Publié en 1555 c'est l'un des plus importants témoignages de la civilisation médiévale. 



EXTRAITS DE L'ENFER (DIVINE COMÉDIE) traduit en 1852 et 1859 par Louis Ratisbonne
ouvrage de 1870 couronné par l'Académie Française.

Argument du Chant 1er

"Dante, égaré dans une forêt obscure, s'efforce, pour en sortir de gravir une colline lumineuse. Une panthère, un lion, une louve, s'opposent tour à tour à son passage
et lui font rebrousser chemin. Paraît Virgile, qui le persuade, pour échapper à ces périls
de visiter les royaumes éternels. Il offre de le conduire lui-même dans l'Enfer et le Purgatoire, et Béatrix lui montrera le Paradis"

CHANT PREMIER

C'était à la moitié du trajet de la vie ;
Je me trouvais au fond d'un bois sans éclaircie,
Comme le droit chemin était perdu pour moi.

Ah que la retracer est un pénible ouvrage,
Cette forêt épaisse, âpre à l'œil et sauvage,
Et dont la seule pensée réveille mon effroi !

Tâche amère, la mort est plus cruelle à peine,
Mais puisque j'y trouvais le bien-être après la peine,
Je dirais tous les maux dont je fus attristé.

Je ne sais plus comment j'entrais dans ce bois sombre,
Tant pesait sur mes yeux le sommeil chargé d'ombre,
Lorsque du vrai chemin je m'étais écarté.

Mais comme j'atteignais le pied d'une colline,
Au point où la vallée obscure se termine,
Que d'un si grand effroi m'avait poigné le cœur.

Je levais mon regard : sur son épaule altière
Le mont portait déjà le manteau de lumière
De l'astre qui partout guide le voyageur.





L'ENFER - CHANT PREMIER (suite)

Alors fut apaisée en mon âme inquiète, 
Dans le lac agité de mon cœur, la tempête 
Que cette affreuse nuit avait fait y gronder.

Et tel un malheureux échappé du naufrage,
Sorti tout haletant de la mer au rivage,
Se retourne en tremblant et reste à regarder .

A peine de mes sens je recouvrais l'usage,
Je me retournais encore pour voir ce passage,
D'où personne jamais n'est revenu vivant.

Après quelques instants d'un repos salutaire,
Je me mis à gravir la pente solitaire,
Le pied ferme en arrière et le corps en avant.

Voici que sur ma route à peine commencée,
Une panthère accourt, svelte, agile, élancée ;
D'un pelage changeant son corps était couvert.

Et loin de s'effrayer devant l'humain visage,
Cet animal si bien me barrait le passage, 
Que je fus prêt vingt fois de rentrer au désert.

Cependant, c'était l'heure où le ciel perd ses voiles ;
Le soleil y montait escorté des étoiles
Dont le divin amour se plût à l'entourer.

Alors qu'il anima toutes ces belles choses,
C'était l'aube du jour et la saison des roses,
Et tout dedans mon cœur me disait d'espérer.

Mais après la panthère à la robe éclatante,
Un obstacle nouveau me saisit d'épouvante :
J'avais vu tout à coup apparaître un lion.

./...



 



  L'ENFER - CHANT PREMIER (suite)

Il paraissait venir sur moi tout plein de rage,
Tête levée, et l'air, comme par un orage,
Semblait trembler lui-même à cette vision.

Et puis cette une louve affamée et qui semble,
Porter sous sa maigreur tous les plaisirs ensemble.
Déjà de bien des gens, elle fit le malheur. 






L'ENFER - CHANT PREMIER (suite)



A Beaucoup d'animaux elle s'accouple, immonde
Et doit d'autres hymens souiller encore le monde ;
Mais le grand chien viendra qui la fera mourir.

Celui-là dédaignant la terre et la richesse
Se nourrira d'amour, de vertu, de sagesse.
Il recevra le jour entre Feltre et Feltro.

Il sera le sauveur de cette humble Italie
Pour laquelle ont versé leur sang, donné leur vie
La Camille, Turnus, Nisus, tant de héros

Il poursuivra le monstre affreux de ville en ville,
Et le replongera dans l'Enfer, son asile,
D'où l'a jeté l'Envie au milieu des mortels.

Or, si tu veux pour toi que mon penser décide,
Suis-moi pour te sauver, je serai, moi, ton guide,
Avec moi,tu verra les séjours éternels .

Ton oreille entendra les cris sans espérance.
Les vieux ânes dolents et qui dans leur souffrance
Appellent à grands cris une seconde mort.

Et ces ombres qui sont dans leur feu fortunées.
Espérant, tôt ou tard en sortir pardonnées,
Et monter au bonheur après ce triste sort.

Vers le Ciel, leur espoir, je ne puis te conduire ;
Mais une âme viendra plus digne de t'instruire.
Elle te conduira quand je t'aurai quitté.

Car le maître trône au sein de l'Empyrée
Comme sa sainte loi de moi fut ignorée.
Ne veut pas que par moi l'on vienne en sa cité. 



 

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