ALFRED DE MUSSET ET SES MAÎTRESSES

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 L’homme est un apprenti, la douleur est son maître » (Alfred de Musset)

 

 

"L'Homme est un apprenti, la douleur est son Maître" Alfred de Musset

Alfred de Musset est un poète et dramaturge français de la période romantique, né le 11 décembre 1810 à Paris, où il est mort le 2 mai 1857. Il publie à 19 ans son premier recueil poétique : Contes d'Espagne et d'Italie.

Il commence alors à mener une vie de « dandy débauché », marquée par sa liaison avec George Sand  tout en écrivant des pièces de théâtre : A Quoi rêvent les jeunes filles ? en 1832, Les Caprices de Marianne en 1833, puis le drame romantique Lorenzaccio son chef d'œuvre puis Fantasio et On ne badine pas avec l'amour.

Dépressif et alcoolique, il écrit de moins en moins après l'âge de 30 ans ; on peut cependant relever les poèmes Tristesse, Une soirée perdue (1840), Souvenir en 1845 et diverses nouvelles (Histoire d'un merle blanc, 1842, le livre de chevet de Lucie Merle). 

Après sa séparation définitive avec George Sand, en mars 1835, il tombe amoureux de Caroline Jaubert, l'épouse d'un juriste et la sœur d'Edmond Atlon Shée, pair de France et son ami, qu'il appelle la petite fée blonde et avec laquelle il a une liaison qui dure trois semaines, avant de reprendre fin 1835 ou début 1836. Hôte assidu de son salon, il en fera sa « marraine » et sa confidente, notamment tout au long de leur correspondance, qui s'étale sur vingt-deux années. C'est chez elle qu'il fait la connaissance, en mars 1837, d'Aimée-Irène d'Alton, sa cousine, avec laquelle il entame une liaison heureuse et durable. Elle lui propose même de se marier avec lui.

Abandonnée par Musset pour Pauline Garcia qui se refuse à lui, elle épousera son frère Paul le 23 mai 1861. Puis il rencontre, le 29 mai 1839, à la sortie du Théâtre-Français, Rachel, qui l'emmène souper chez elle, et avec laquelle il a une brève liaison en juin. En 1842, la princesse Christine de Belgiojoso, amie de Mme Jaubert, lui inspire une passion malheureuse.

De 1848 à 1850, il a une liaison avec Louise-Rosalie Ross, dite Melle Despréaux, qui avait découvert Un caprice dans une traduction russe de Alexandra Mikhaïlovna Karatiguine à Saint-Pétersbourg, et l'avait créé au théâtre Michel, le théâtre français de Saint-Pétersbourg, en 1843, où elle joue Mme de Léry. Ensuite elle joue la pièce au Théâtre-Français en 1847.

C'est grâce à cette pièce que Musset rencontre enfin le succès au théâtre, Théophile Gautier la qualifiant dans la presse « tout bonnement de grand événement littéraire. » En 1852, Louise Colet , qui est la maîtresse de Flaubert a, quelque, temps une liaison avec Musset.





"Aimer est le grand point, qu'importe la maîtresse

Qu'importe le flacon, Pourvu qu'on ait l'ivresse"

extrait du poème "La coupe et les lèvres". 1831
 


"Je ne sais où va mon chemin mais je marche mieux quand ma main serre la sienne."

                                                                                                                        
                                                                                                         Alfred de Musset





Lettre d’Alfred de Musset à George Sand
[juillet 1833]







Lettre d’Alfred de Musset à George Sand
[Vers le 24 juillet 1833]







Lettre d’Alfred de Musset à George Sand
15 septembre 1834







Lettre d’Alfred de Musset à Aimée d’Alton
16 avril 1837





Gamiani ou "deux nuits d'excès"

Roman érotique d’Alfred de Musset publié pour la première fois en 1833. Le roman raconte deux nuits de la vie de la princesse Gamiani marquées par ses ébats avec Fanny et Alcide. Pendant ces deux nuits, les trois personnages vont successivement raconter leur initiation sexuelle ainsi que leurs plus grands exploits dans ce domaine. L’attribution du roman à Alfred de Musset a longtemps été contestée.



"Plus tard, j’ai compris que le spectacle de mon supplice servait à réveiller des désirs ; chacun de mes soupirs étouffés provoquait un élan de volupté. Lassé sans doute, mon bourreau avait fini. Toujours immobile, j’étais dans l’épouvante, résignée à mourir, et cependant, à mesure que l’usage de mes sens revenait, j’éprouvais une démangeaison singulière ; mon corps frémissait, était en feu. Je m’agitais lubriquement, comme pour satisfaire un désir insatiable. Tout à coup, deux bras nerveux m’enlacèrent ; je ne savais quoi de chaud, de tendu, vint battre mes fesses, se glisser plus bas et me pénétrer subitement. À ce moment, je crus être fendue en deux. Je poussai un cri affreux, que couvrirent aussitôt des éclats de rire. Deux ou trois secousses terribles achevèrent d’introduire en entier le rude fléau qui m’abîmait. Mes cuisses saignantes se collaient
aux cuisses de mon adversaire ; il me semblait que nos chairs s’entremêlaient pour se fondre en un seul corps. Toutes mes veines étaient gonflées, mes nerfs tendus. Le frottement vigoureux que je subissais, et qui s’opérait avec une incroyable agilité, m’échauffa tellement, que je crus avoir reçu un fer rouge. Je tombai bientôt dans l’extase ; je me vis au ciel. Une liqueur visqueuse et brûlante vint m’inonder rapidement, pénétra jusqu’à mes os, chatouilla jusqu’à la moelle... Oh ! c’était trop ! Je fondais comme une lave ardente... Je sentais courir en moi un fluide actif, dévorant ; j’en provoquai l’éjaculation par  secousses furieuses, et je tombai épuisée dans un abîme sans fin de
volupté inouïe..".





"TOUT VRAI REGARD EST UN DÉSIR" 

citation d'Alfred de Musset











A George Sand (I)

Alfred de Musset

Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées, 
Bel ange aux yeux d’azur, aux paupières voilées,
Amour, mon bien suprême, et que j’avais perdu ! 
J’ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire, 
Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire, 
Au chevet de mon lit, te voilà revenu. 
Eh bien, deux mots de toi m’ont fait le roi du monde, 
Mets la main sur mon cœur, sa blessure est profonde ; 
Élargis-la, bel ange, et qu’il en soit brisé ! 
Jamais amant aimé, mourant sur sa maîtresse, 
N’a sur des yeux plus noirs bu la céleste ivresse, 
Nul sur un plus beau front ne t’a jamais baisé ! 

Alfred de Musset


George Sand











A George Sand (II)

Alfred de Musset

Telle de l’Angélus, la cloche matinale
Fait dans les carrefours hurler les chiens errants,
Tel ton luth chaste et pur, trempé dans l’eau lustrale,

Ô George, a fait pousser de hideux aboiements,

Mais quand les vents sifflaient sur ta muse au front pâle,
Tu n’as pu renouer tes longs cheveux flottants ;

Tu savais que Phébé, l’Étoile virginale
Qui soulève les mers, fait baver les serpents.

Tu n’as pas répondu, même par un sourire,

A ceux qui s’épuisaient en tourments inconnus,
Telle de l’Angelus, la cloche matinale
Fait dans les carrefours hurler les chiens errants,

Tel ton luth chaste et pur, trempé dans l’eau lustrale,
Ô George, a fait pousser de hideux aboiements,

Mais quand les vents sifflaient sur ta muse au front pâle,

Tu n’as pu renouer tes longs cheveux flottants ;
Tu savais que Phébé, l’Étoile virginale
Qui soulève les mers, fait baver les serpents.


Tu n’as pas répondu, même par un sourire,
A ceux qui s’épuisaient en tourments inconnus,
Pour mettre un peu de fange autour de tes pieds nus.


Comme Desdémona, t’inclinant sur ta lyre,
Quand l’orage a passé tu n’as pas écouté,
Et tes grands yeux rêveurs ne s’en sont pas douté.


Alfred de Musset 















A George Sand (III)



Puisque votre moulin tourne avec tous les vents,
Allez, braves humains, où le vent vous entraîne ;
Jouez, en bons bouffons, la comédie humaine ;


Je vous ai trop connus pour être de vos gens.

Ne croyez pourtant pas qu’en quittant votre scène,
Je garde contre vous ni colère ni haine,


Vous qui m’avez fait vieux peut-être avant le temps ;
Peu d’entre vous sont bons, moins encor sont méchants.

Et nous, vivons à l’ombre, ô ma belle maîtresse !

Faisons-nous des amours qui n’aient pas de vieillesse ;
Que l’on dise de nous, quand nous mourrons tous deux :

Ils n’ont jamais connu la crainte ni l’envie ;

Voilà le sentier vert où, durant cette vie,
En se parlant tout bas, ils souriaient entre eux.


Alfred de Musset
















A George Sand (IV)














Il faudra bien t’y faire à cette solitude,
Pauvre cœur insensé, tout prêt à se rouvrir,
Qui sait si mal aimer et sait si bien souffrir.
Il faudra bien t’y faire ; et sois sûr que l’étude,

La veille et le travail ne pourront te guérir.

Tu vas, pendant longtemps, faire un métier bien rude,
Toi, pauvre enfant gâté, qui n’as pas l’habitude
D’attendre vainement et sans rien voir venir.

Et pourtant, ô mon coeur, quand tu l’auras perdue,
Si tu vas quelque part attendre sa venue.

Sur la plage déserte en vain tu l’attendras.

Car c’est toi qu’elle fuit de contrée en contrée,
Cherchant sur cette terre une tombe ignorée,
Dans quelque triste lieu qu’on ne te dira pas.

 Alfred de Musset















A George Sand (V)



Toi qui me l’as appris, tu ne t’en souviens plus
De tout ce que mon cœur renfermait de tendresse,
Quand, dans nuit profonde, ô ma belle maîtresse,
Je venais en pleurant tomber dans tes bras nus !


La mémoire en est morte, un jour te l’a ravie
Et cet amour si doux, qui faisait sur la vie
Glisser dans un baiser nos deux cœurs confondus,
Toi qui me l’as appris, tu ne t’en souviens plus.


Alfred de Musset 














A George Sand (VI)



Porte ta vie ailleurs, ô toi qui fus ma vie ;
Verse ailleurs ce trésor que j’avais pour tout bien.
Va chercher d’autres lieux, toi qui fus ma patrie,
Va fleurir, ô soleil, ô ma belle chérie,
Fais riche un autre amour et souviens-toi du mien.


Laisse mon souvenir te suivre loin de France ;
Qu’il parte sur ton cœur, pauvre bouquet fané,
Lorsque tu l’as cueilli, j’ai connu l’Espérance,
Je croyais au bonheur, et toute ma souffrance
Est de l’avoir perdu sans te l’avoir donné.


Alfred de Musset














A Juana (I)





O ciel ! je vous revois, madame,
De tous les amours de mon âme
Vous le plus tendre et le premier.
Vous souvient-il de notre histoire ?
Moi, j’en ai gardé la mémoire :
C’était, je crois, l’été dernier.

Ah ! marquise, quand on y pense,
Ce temps qu’en folie on dépense,
Comme il nous échappe et nous fuit !
Sais-tu bien, ma vieille maîtresse,
Qu’à l’hiver, sans qu’il y paraisse,
J’aurai vingt ans, et toi dix-huit ?

Eh bien ! m’amour, sans flatterie,
Si ma rose est un peu pâlie,
Elle a conservé sa beauté.
Enfant ! jamais tête espagnole
Ne fut si belle, ni si folle.
Te souviens-tu de cet été ?

De nos soirs, de notre querelle ?
Tu me donnas, je me rappelle,
Ton collier d’or pour m’apaiser,
Et pendant trois nuits, que je meure,
Je m’éveillai tous les quarts d’heure,
Pour le voir et pour le baiser.

Alfred de Musset














A JUANA (II)





Et ta duègne, ô duègne damnée !
Et la diabolique journée
Où tu pensas faire mourir,
O ma perle d’Andalousie,
Ton vieux mari de jalousie,
Et ton jeune amant de plaisir !


Ah ! prenez-y garde, marquise,
Cet amour-là, quoi qu’on en dise,
Se retrouvera quelque jour.
Quand un cœur vous a contenue,
Juana, la place est devenue
Trop vaste pour un autre amour.


Mais que dis-je ? ainsi va le monde.
Comment lutterais-je avec l’onde
Dont les flots ne reculent pas ?
Ferme tes yeux, tes bras, ton âme ;
Adieu, ma vie, adieu, madame,
Ainsi va le monde ici-bas.


Le temps emporte sur son aile
Et le printemps et l’hirondelle,
Et la vie et les jours perdus ;

Tout s’en va comme la fumée,
L’espérance et la renommée,
Et moi qui vous ai tant aimée,
Et toi qui ne t’en souviens plus !


Alfred de Musset 














A Julie (I)


On me demande, par les rues,
Pourquoi je vais bayant aux grues,
Fumant mon cigare au soleil,
A quoi se passe ma jeunesse,
Et depuis trois ans de paresse
Ce qu’ont fait mes nuits sans sommeil.

Donne-moi tes lèvres, Julie ;
Les folles nuits qui t’ont pâlie
Ont séché leur corail luisant.
Parfume-les de ton haleine ;
Donne-les-moi, mon Africaine,
Tes belles lèvres de pur sang.


Mon imprimeur crie à tue-tête
Que sa machine est toujours prête,
Et que la mienne n’en peut mais.
D’honnêtes gens, qu’un club admire,
N’ont pas dédaigné de prédire
Que je n’en reviendrai jamais.


 Alfred de Musset 















A Julie (II)




Julie, as-tu du vin d’Espagne ?
Hier, nous battions la campagne ;
Va donc voir s’il en reste encor.
Ta bouche est brûlante, Julie ;
Inventons donc quelque folie
Qui nous perde l’âme et le corps.


On dit que ma gourme me rentre,
Que je n’ai plus rien dans le ventre,
Que je suis vide à faire peur ;
Je crois, si j’en valais la peine,
Qu’on m’enverrait à Sainte-Hélène,
Avec un cancer dans le cœur.


Allons, Julie, il faut t’attendre
A me voir quelque jour en cendre,
Comme Hercule sur son rocher.
Puisque c’est par toi que j’expire,
Ouvre ta robe, Déjanire,
Que je monte sur mon bûcher.


Alfred de Musset 














A Laure



Si tu ne m’aimais pas, dis-moi, fille insensée,
Que balbutiais-tu dans ces fatales nuits ?
Exerçais-tu ta langue à railler ta pensée ?
Que voulaient donc ces pleurs, cette gorge oppressée,
Ces sanglots et ces cris ?


Ah ! si le plaisir seul t’arrachait ces tendresses,
Si ce n’était que lui qu’en ce triste moment
Sur mes lèvres en feu tu couvrais de caresses
Comme un unique amant ;


Si l’esprit et les sens, les baisers et les larmes,
Se tiennent par la main de ta bouche à ton coeur,
Et s’il te faut ainsi, pour y trouver des charmes,
Sur l’autel du plaisir profaner le bonheur :


Ah ! Laurette ! ah ! Laurette, idole de ma vie,
Si le sombre démon de tes nuits d’insomnie
Sans ce masque de feu ne saurait faire un pas,
Pourquoi l’évoquais-tu, si tu ne m’aimais pas ?


Alfred de Musset 














A Madame G



Dans dix ans d’ici seulement,
Vous serez un peu moins cruelle.
C’est long, à parler franchement.
L’amour viendra probablement
Donner à l’horloge un coup d’aile.


Votre beauté nous ensorcelle,
Prenez-y garde cependant :
On apprend plus d’une nouvelle
En dix ans.

Quand ce temps viendra, d’un amant

Je serai le parfait modèle,
Trop bête pour être inconstant,
Et trop laid pour être infidèle.
Mais vous serez encor trop belle.


Alfred de Musset 













A Mademoiselle




Oui, femmes, quoi qu’on puisse dire,
Vous avez le fatal pouvoir
De nous jeter par un sourire
Dans l’ivresse ou le désespoir.


Oui, deux mots, le silence même,
Un regard distrait ou moqueur,
Peuvent donner à qui vous aime
Un coup de poignard dans le coeur.


Oui, votre orgueil doit être immense,
Car, grâce à notre lâcheté,
Rien n’égale votre puissance,
Sinon votre fragilité.


Mais toute puissance sur terre
Meurt quand l’abus en est trop grand,
Et qui sait souffrir et se taire
S’éloigne de vous en pleurant.


Quel que soit le mal qu’il endure,
Son triste rôle est le plus beau.
J’aime encor mieux notre torture

Que votre métier de bourreau.

Alfred de Musset














Rappelle toi




Rappelle-toi, quand l’Aurore craintive
Ouvre au Soleil son palais enchanté ;
Rappelle-toi, lorsque la nuit pensive
Passe en rêvant sous son voile argenté ;
A l’appel du plaisir lorsque ton sein palpite,
Aux doux songes du soir lorsque l’ombre t’invite,
Ecoute au fond des bois
Murmurer une voix :
Rappelle-toi.


Rappelle-toi, lorsque les destinées
M’auront de toi pour jamais séparé,
Quand le chagrin, l’exil et les années
Auront flétri ce cœur désespéré ;
Songe à mon triste amour, songe à l’adieu suprême !
L’absence ni le temps ne sont rien quand on aime.
Tant que mon cœur battra,
Toujours il te dira
Rappelle-toi.


Rappelle-toi, quand sous la froide terre
Mon cœur brisé pour toujours dormira ;
Rappelle-toi, quand la fleur solitaire
Sur mon tombeau doucement s’ouvrira.
Je ne te verrai plus ; mais mon âme immortelle
Reviendra près de toi comme une sœur fidèle.
Écoute, dans la nuit,
Une voix qui gémit :
Rappelle-toi.


Alfred de Musset




Gamiani ou Deux nuits d'excès

"Minuit sonnait, et les salons de la comtesse Gamiani resplendissaient encore de l’éclat deslumières. Les rondes, les quadrilles s’animaient, s’emportaient aux sons d’un orchestre enivrant. Les toilettes étaient merveilleuses ; les parures étincelaient. Gracieuse, empressée, la maîtresse du bal semblait jouir du succès d’une fête préparée, annoncée à grands frais. On la voyait sourire agréablement à tous les mots flatteurs, aux paroles d’usage que chacun lui prodiguait pour payer sa présence. Renfermé dans mon rôle habituel d’observateur, j’avais déjà fait plus d’une remarque qui me dispensait d’accorder à la comtesse Gamiani le mérite qu’on lui supposait. Comme femme du monde, je l’eus bientôt jugée ; il me restait à disséquer son être moral, à porter le scalpel dans les régions du cœur ; et je ne sais quoi d’étrange, d’inconnu, me gênait, m’arrêtait dans mon examen. J’éprouvais une peine infinie à démêler le fond de l’existence de cette femme, dont la conduite n’expliquait rien." 
./...
Gamiani Alfred de Musset



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