FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND ET SES NOMBREUSES CONQUÊTES
François-René de Chateaubriand né le à Saint-Malo, est un écrivain et homme politique français. Issu de la noblesse bretonne, s'inscrit politiquement dans la mouvance royaliste.
Au château de Combourg, en Bretagne, que son père a acheté en 1761, François-René y passe une enfance qu'il décrira comme souvent morose, auprès d'un père taciturne et d'une mère superstitieuse et maladive, mais gaie et cultivée.
Issu de la noblesse bretonne, membre le plus célèbre de sa famille originaire de Saint-Malo, Chateaubriand s'inscrit politiquement dans la mouvance royaliste. Plusieurs fois ambassadeur auprès de divers souverains, il est nommé ministre des Affaires étrangères de 1822 à 1824 sous la Restauration et compte, sous le règne de Charles X, parmi les ultraroyalistes.
"Sa propension au mystère, à l'amplitude, à l'emphase, à la grandeur mélancolique, sa tentative d'exprimer une souffrance indicible et sa soif d'exotisme, qu'il réaffirme dans le récit de son voyage en Méditerranée Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811), lui ont valu d'être considéré a posteriori comme l'un des « préromantiques » les plus influents de sa génération". (source : wikipédia)
"La sensibilité douloureuse de ce « vague des passions », illustré à travers le personnage de René, connaît une importante postérité dans le romantisme français : le « mal du siècle » de Musset ou le « spleen » de Baudelaire peuvent en être considérés, entre autres, comme de lointains avatars".(Source : wikipédia)
De nombreuses femmes ont jalonné la vie de François-René de Chateaubriand, grand séducteur. L'infidèle enchanteur s'attache surtout à un rêve, un idéal de femme, qu'il conçoit très jeune, dans la solitude de Combourg, et qu'il nomme la Sylphide. Sa première inspiratrice, compagne de la solitude exaltée de l'adolescence, est sa sœur Lucile.
Il est difficile de ne pas voir un écho de ces relations quasi-amoureuses dans René.
En , il se marie avec Céleste Buisson de la Vigne, descendante d'une famille d'armateurs de Saint-Malo, âgée de 17 ans. Éprise mais jamais aimée, Céleste, épousée pour sa dot supposée, sera, jusqu’à sa mort, en 1847, une épouse digne et fidèle. Ils n'eurent pas de descendance.
En 1796, en Angleterre, Chateaubriand oublie si bien sa femme que l’épouse du pasteur Ives lui offre la main de sa fille Charlotte, à qui il enseigne la littérature. A son retour d’exil, il fréquente le salon de Pauline de Beaumont, qui ressuscite les charmes de l’Ancien Régime. A Savigny-sur-Orge, Pauline lui procure la paix nécessaire à l’achèvement du Génie du Christianisme. Elle le rejoint à Rome, en 1803 et, phtisique, meurt dans ses bras. Autre amour : Nathalie de Noailles, rencontrée en 1805. Chateaubriand la retrouve à la fin de son périple autour de la Méditerranée, à Cordoue ; cette passion inspire Les Aventures du dernier Abencérage.
Claire de Kersaint, duchesse de Duras, écrit des romans et tient un salon politique sous la Restauration. Amie influente, elle favorise la nomination de Chateaubriand comme ministre des Affaires étrangères. Et c’est, ministre, qu’il a pour maîtresse la jeune Cordélia de Castellane, la « déesse des voluptés ». Quelques années plus tard, Chateaubriand, alors sexagénaire noue une liaison avec Hortense Allart, femme de lettres.
Une ultime passion se noue entre Juliette Récamier et Chateaubriand. Née en 1777, Mme Récamier avait été l’une des reines du Directoire, et avait de nombreux adorateurs. Sa liaison avec Chateaubriand qui commence en 1817, dure jusqu’au dernier jour de son grand homme. L’Abbaye-aux-Bois, couvent où elle s’installe en 1819, devient un grand salon littéraire et politique, voué au culte de Chateaubriand ; à partir de 1834, y sont lus des extraits des Mémoires d’outre-tombe
"Levez-vous vite, orages désirés, qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie !" Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie ni frimas, enchanté, tourmenté, et comme possédé par le démon de mon cœur.
La nuit, lorsque l’aquilon ébranlait ma chaumière, que les pluies tombaient en torrent sur mon toit, qu’à travers ma fenêtre je voyais la lune sillonner les nuages amoncelés, comme un pâle vaisseau qui laboure les vagues, il me semblait que la vie redoublait au fond de mon cœur, que j’aurais la puissance de créer des mondes.
Ah ! si j’avais pu faire partager à une autre les transports que j’éprouvais ! O Dieu ! si tu m’avais donné une femme selon mes désirs ; si, comme à notre premier père, tu m’eusses amené par la main une Eve tirée de moi-même... Beauté céleste, je me serais prosterné devant toi ; puis, te prenant dans mes bras, j’aurais prié l’Eternel de te donner le reste de ma vie.
Hélas ! j’étais seul, seul sur la terre ! Une langueur secrète s’emparait de mon corps. Ce dégoût de la vie que j’avais ressenti dès mon enfance, revenait avec une force nouvelle. Bientôt mon cœur ne fournit plus d’aliment à ma pensée, et je ne m’apercevais de mon existence que par un profond sentiment d’ennui." Chateaubriand.
POÈME : A LYDIE
Lydie, es-tu sincère ? Excuse mes alarmes :
Tu t’embellis en accroissant mes feux ;
Et le même moment qui t’apporte des charmes
Ride mon front et blanchit mes cheveux.
Au matin de tes ans, de la foule chérie,
Tout est pour toi joie, espérance, amour ;
Et moi, vieux voyageur, sur ta route fleurie
Je marche seul et vois finir le jour.
Ainsi qu’un doux rayon quand ton regard humide
Pénètre au fond de mon coeur ranimé,
J’ose à peine effleurer d’une lèvre timide
De ton beau front le voile parfumé.
Tout à la fois honteux et fier de ton caprice,
Sans croire en toi, je m’en laisse enivrer.
J’adore tes attraits, mais je me rends justice :
Je sens l’amour et ne puis l’inspirer.
Par quel enchantement ai-je pu te séduire ?
N’aurais-tu point dans mon dernier soleil
Cherché l’astre de feu qui sur moi semblait luire
Quand de Sapho je chantais le réveil ?
Je n’ai point le talent qu’on encense au Parnasse.
Eussé-je un temple au sommet d’Hélicon,
Le talent ne rend point ce que le temps efface ;
La gloire, hélas ! ne rajeunit qu’un nom.
Le Guerrier de Samos , le Berger d’Aphélie
Mes fils ingrats, m’ont-ils ravi ta foi ?
Ton admiration me blesse et m’humilie :
Le croirais-tu ? je suis jaloux de moi.
Que m’importe de vivre au-delà de ma vie ?
Qu’importe un nom par la mort publié ?
Pour moi-même, un moment, aime-moi, ma Lydie,
Et que je sois à jamais oublié !
François-René de Chateaubriand - Poésies diverses
Clarisse
Oui, je me plais, Clarisse, à la saison tardive,
Image de cet âge où le temps m’a conduit ;
Du vent à tes foyers j’aime la voix plaintive
Durant la longue nuit.
Philomèle a cherché des climats plus propices ;
Progné fuit à son tour : sans en être attristé,
Des beaux jours près de toi, retrouvant les délices,
Ton vieux cygne est resté.
Viens dans ces champs déserts où la bise murmure
Admirer le soleil, qui s’éloigne de nous ;
Viens goûter de ces bois qui perdent leur parure
Le charme triste et doux.
Des feuilles que le vent détache avec ses ailes
Voltige dans les airs le défaillant essaim :
Ah ! puissé-je en mourant me reposer comme elles
Un moment sur ton sein !
Pâle et dernière fleur qui survit à Pomone,
La veilleuse en ces prés peint mon sort et ma foi :
De mes ans écoulés tu fais fleurir l’automne,
Et je veille pour toi.
Ce ruisseau, sous tes pas, cache au sein de la terre
Son cours silencieux et ses flots oubliés :
Que ma vie inconnue, obscure et solitaire,
Ainsi passe à tes pieds !
Aux portes du couchant, le ciel se décolore ;
Le jour n’éclaire plus notre aimable entretien :
Mais est-il un sourire aux lèvres de l’Aurore
Plus charmant que le tien ?
L’astre des nuits s’avance en chassant les orages :
Clarisse, sois pour moi l’astre calme et vainqueur
Qui de mon front troublé dissipe les nuages
Et fait rêver mon coeur.
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